Si vous souhaitez écrire pour aller mieux ou si les mots ne vous viennent pas encore, l’Association Sentinelle vous accueille pour faire le point.

Ecrire est une thérapie.
Vos mots sont précieux. Ils portent l’expression de votre souffrance ou de votre liberté recouvrée. Dans les deux cas, ils sont l’occasion d’une première mise à distance de votre vécu. Quand le moment sera venu d’écrire, ne retenez pas votre élan. Commencez par ce qui vous a le plus heurté et laissez venir la suite. Vous écrivez d’abord pour vous. La chronologie se raccrochera à ce qui est venu au jour. Il arrive de mettre des dizaines d’années avant de pouvoir livrer les choses enfouies au plus profond de soi, jusqu’à ce qu’elles affleurent à la surface. N’omettez pas de préciser de quelle nature est votre préjudice (physique, psychique, spirituel, financier, lié aux difficultés de réinsertion), depuis quand il est apparu et s’il est encore actuel. Même anonyme et non publié, votre témoignage garde toute sa valeur !

Témoigner donne du sens à votre vécu.
Les victimes sont souvent écartelées entre le besoin de ne pas laisser son passé tomber dans l’oubli et le désir de garder pour elles des souvenirs souvent traumatisants.
Il ne s’agit pas seulement d’écrire le récit anecdotique de votre vie. Vous avez vécu un ou plusieurs événements dignes d’intérêt ; vous devez en garder mémoire. La parole vivante, orale ou écrite, donne l’occasion d’être cru. Elle restaure la dignité de celui qui en a été dépourvu pour un temps ou pour longtemps.
De votre écrit, cet amas de pierres aussi chaudes qu’une lave en fusion, va jaillir un silex, soigneusement poli et taillé : votre témoignage. Cependant, votre silex devra être longuement poli, afin d’être débarrassé de ce qui pourrait être encore trop coupant. On ne témoigne pas en diffamant autrui. Vous croyez témoigner de vous. En réalité, vous témoignez des valeurs qui vous habitent et vous font vivre. Votre parole doit avoir du poids !

Porter plainte relève de la stratégie.
Votre équilibre personnel doit être préservé avant d’envisager la moindre action en justice.
L’avocat de l’association Sentinelle peut vous conseiller sur l’opportunité d’un dépôt de plainte, compte tenu des délais de prescription vous concernant. En effet, dans le cadre de l’instruction de votre dossier, votre parole sera nécessairement décrédibilisée par la partie adverse. Vous risquerez de voir remis en cause votre équilibre personnel patiemment reconstruit. Avant toute velléité de dépôt de plainte, il faut donc envisager les conséquences psychologiques d’un possible un non-lieu à l’instruction ou pire, d’un jugement rendu en votre défaveur.  Il est très difficile de rapporter la preuve d’abus quand on est isolé face à un groupe de membres qui risquent de se couvrir les uns les autres et dont la capacité financière est importante.

En même temps, porter plainte contre X ou contre tel groupement peut s’avérer nécessaire, dans certains cas où des abus caractérisés ont été commis. Face aux agissements pénalement répréhensibles d’une ou plusieurs personnes, la plainte de plusieurs majeurs regroupés, ayant connu un préjudice grave, du fait de leurvulnérabilité, sera plus facilement suivie d’effets, devant les juridictions étatiques ou ecclésiastiques. Vous devrez prendre en compte le fait que, sauf en cas de défense assurée par un avocat commis d’office, une procédure judiciaire coûtera cher.