Si vous avez été confronté à une situation de rupture à l’égard de votre entourage, du fait d’un groupement religieux, un dialogue est nécessaire. Une aide au discernement éclairé sur la particularité de votre situation est possible.

GROUPE : d’où provient la rupture ?

  • D’une personnalité toxique.
  • D’un dysfonctionnement ponctuel d’une entité du groupe.
  • D’une dysfonction, lorsque le dysfonctionnement s’avère régulier, tout en ne concernant qu’une ou plusieurs entités du groupement.
  • D’une dérive sectaire, si la rupture avec l’entourage est causée par les conditions de fonctionnement du groupement, avec des agissements constants et répétés. Un faisceau d’indices permet de repérer si les critères correspondent à une situation concrète. Il ne s’agit pas de caractériser une dangerosité générale du groupe, mais de trouver des critères qui puissent qualifier le préjudice particulier subi par une ou plusieurs victimes du même groupement.
  • D’une secte, si la rupture est causée par la façon dont le groupement est structuré. Toutefois, la notion de secte n’est pas qualifiée juridiquement. Ne sont potentiellement répréhensibles que les conditions de fonctionnement du groupement et non sa seule structure. Seules les atteintes à la personne et à l’ordre public, aux conséquences gravement préjudiciables, envers une personne majeure mise en situation de vulnérabilité peuvent servir à mettre en cause un individu ou le groupement auquel il appartient.

INDIVIDU : d’où provient la rupture ? La déstabilisation mentale produit une rupture avec l’environnement d’origine. Cette rupture provient de plusieurs facteurs : le contrôle ou la sublimation sont des occasions d’exacerber l’appartenance au groupe ou le rejet des autres.

A l’inverse, une vision chrétienne de la vie en communauté invite à considérer l’appartenance communautaire, comme un simple moyen offert pour la sainteté personnelle, sous le souffle de l’Esprit-Saint et selon le charisme propre à chaque Institut.

1/ Contrôle de l’information
L’information est sélectionnée en interne. Les informations jugées dérangeantes sont interprétées afin de maintenir l’unité du groupe. 

2/ Contrôle du langage
La signification usuelle des mots est changée, afin de façonner une nouvelle pensée propre au groupe. Le conditionnement du langage est nécessaire pour faire accepter un état de sujétion. 

3/ Contrôle de la pensée
Les imperfections réelles ou supposées d’un membre, les détails de sa vie antérieure, servent au responsable à accroître la soumission de l’adepte au groupe et à le brider dans ses initiatives pratiques ou intellectuelles. 

4/ Sublimation de la pureté
L’appartenance au groupement offre un idéal de perfection jugé atteignable, au moyen d’une rupture avec l’entourage du membre du groupe (à distinguer d’une séparation de fait).

5/ Sublimation de l’intelligence
L’appartenance au groupement offre un idéal de vérité jugé atteignable, au moyen du don de son intelligence au groupe, en conformité avec la doctrine enseignée.

6/ Sublimation de la vie spirituelle
L’appartenance au groupement offre un idéal de charité jugé atteignable, au moyen du don de son élan affectif et spirituel à un accompagnateur spirituel choisi au sein du groupe. 

7/ Culte du chef
L’appartenance au groupe offre un idéal d’obéissance jugé atteignable, au moyen du don de sa volonté au responsable du groupe. Sans la force du groupe, le membre du groupement sait qu’il ne peut rien par lui-même, ce qui justifie un dévouement sans limite, voire un abaissement culpabilisateur propre à l’adepte.

8/ Diabolisation de l’extérieur
Le monde extérieur au groupe se montrerait incapable de comprendre la profondeur de la spiritualité spécifique du groupe religieux, ce qui renforcerait d’autant plus les adeptes dans leur désir de maintenir l’héritage intact. Tout fait, toute pensée ou tout agissement en porte-à-faux avec la doctrine interne est ressenti comme l’effet d’une critique ou d’une attaque. 

 Robert Jay LIFTON, Thougt Reform and the Psychology of Totalism, New York, 1961, p 419-437.